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Comètes P/2011 Y2 (Boattini), C/2011 Y3 (Boattini), et C/2011 UF305 (LINEAR)
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P/2011 Y2 (Boattini) Une nouvelle comète a été découverte par Andrea Boattini le 24 Décembre 2011 dans le cadre du Mt. Lemmon Survey. Des images antérieures à la découverte, prises par l'équipe du Pan-STARRS 1 le 04 Septembre 2011, par T. H. Bressi (Steward Observatory, Kitt Peak) le 16 Octobre, et par A. Boattini et R. A. Kowalski (Mt. Lemmon Survey) le 30 Octobre, ont été identifiées. Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par R. Holmes (Astronomical Research Observatory, Westfield), L. Buzzi (Schiaparelli Observatory), H. Sato (RAS Observatory, Nerpio), R. S. McMillan (LPL/Spacewatch II), P. Bacci (San Marcello Pistoiese), E. Pettarin (Farra d'Isonzo), et V. Gerke (Ka-Dar Observatory, TAU Station, Nizhny Arkhyz).
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète P/2011 Y2 (Boattini) indiquent un passage au périhélie le 21 Mars 2012 à une distance d'environ 1,7 UA du Soleil, et une période d'environ 15,5 ans.
C/2011 Y3 (Boattini) Une nouvelle comète a été découverte par Andrea Boattini le 25 Décembre 2011 dans le cadre du Mt. Lemmon Survey. Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, l'objet a été confirmé par H. Sato (RAS Observatory, Nerpio), L. Buzzi (Schiaparelli Observatory), R. Holmes (Astronomical Research Observatory, Westfield), V. Gerke (Ka-Dar Observatory, TAU Station, Nizhny Arkhyz), J. Lacruz (La Canada), R. S. McMillan (LPL/Spacewatch II), R. Ligustri (via RAS Observatory, Mayhill), et P. Bacci, L. Tesi, et G. Fagioli (San Marcello Pistoiese).
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2011 Y3 (Boattini) indiquent un passage au périhélie le 02 Décembre 2011 à une distance d'environ 5,5 UA du Soleil.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 22 Août 2011 à une distance d'environ 3,5 UA du Soleil, et une période d'environ 40,9 ans.
C/2011 UF305 (LINEAR) Un objet ayant l'apparence d'un astéroïde découvert le 31 Octobre 2011 par le télescope de surveillance LINEAR, et repertorié sous la dénomination de 2011 UF305, a révélé sa nature cométaire lors d'observations de suivi. Des images antérieures à la découverte, prises par l'équipe du Pan-STARRS 1 le 25 Juillet 2011, ont été identifiées.
Les éléments orbitaux de la comète C/2011 UF305 (LINEAR) indiquent un passage au périhélie le 22 Juillet 2012 à une distance d'environ 2,1 UA du Soleil.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comète P/2006 T1 = 2011 Y1 (Levy)
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La comète P/2006 T1 (Levy) a été retrouvée le 17 Décembre 2011 par R. A. Kowalski (Mt. Lemmon Survey). Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, l'objet a été confirmé par E. Pettarin (Farra d'Isonzo), P. Birtwhistle (Great Shefford), et R. Miles (Golden Hill Observatory, Stourton Caundle).
La comète P/2006 T1 avait été découverte visuellement dans le voisinage de Saturne par David Levy le 02 Octobre 2006. La nature cométaire de l'objet de magnitude de 10,5 avait été confirmée par de nombreux observateurs. Maik Meyer a suggéré un possible lien entre les comètes P/2006 T1 (Levy) et C/1743 C1.
Les éléments orbitaux de la comète P/2006 T1 = 2011 Y1 (Levy) indiquent un passage au périhélie le 14 Janvier 2012 à une distance d'environ 1 UA du Soleil, et une période d'environ 5,29 ans. A l'occasion de ce nouveau retour, la comète effectue un passage auprès de notre planète le 21 Janvier 2012, à une distance nominale d'environ 0,191 UA, soit à environ 28,6 millions de kilomètres.
Satisfaisant aux conditions requises, la comète P/2006 T1 = 2011 Y1 (Levy) a reçu la dénomination définitive de 255P/Levy en tant que 255ème comète périodique numérotée.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Les exoplanètes de tous les records
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Deux noyaux d'anciennes planètes géantes ayant perdu leur enveloppe gazeuse, tournant autour du résidu d'un coeur de géante rouge : c'est un système planétaire en ruines que vient de découvrir une équipe internationale menée par un chercheur CNRS de l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (CNRS/Université Toulouse 3 Paul Sabatier). Ces deux exoplanètes sont les plus petites, les plus chaudes et les plus proches de leur étoile jamais découvertes à ce jour. Voilà qui pourrait apporter un éclairage nouveau sur la destinée des systèmes planétaires. Ce résultat est publié dans la revue Nature du 22 décembre 2011.
C'est en analysant les données du satellite Kepler de la NASA sur les pulsations de l'étoile KIC 05807616 qu'une équipe d'astrophysiciens, menée par le Français Stéphane Charpinet, de l'Institut de recherche en astrophysique et planétologie (IRAP), remarque une présence intrigante : deux infimes modulations périodiques de 5.76 et 8.23 heures, d'à peine 0.005% de la brillance de l'étoile. Les astrophysiciens devinent alors la présence de deux corps en orbite, ces variations ne pouvant être attribuées aux oscillations de l'étoile ou à d'autres causes.
Les variations observées proviennent de la réflexion de la lumière de l'étoile sur la surface éclairée de ces corps et de la variation de l'émission thermique entre leur hémisphère éclairé, le plus chaud, et celui maintenu dans l'ombre, plus froid. Les calculs des chercheurs montrent que pour produire d'aussi petites variations de brillance, la taille des corps en orbite doit être comparable à celle de la Terre, probablement 0.76 et 0.87 rayons terrestres, soit les plus petites planètes détectées à ce jour autour d'une étoile toujours active autre que le Soleil (1).
Planètes chthoniennes (2) proches du coeur d'une ancienne étoile géante rouge. © S. Charpinet
Autre record, ces planètes sont les plus proches de leur étoile jamais observées : seulement 897 000 km et 1 137 000 km ! Des astres errants bien téméraires comparés à Mercure, la planète la plus proche du Soleil, pourtant située à environ 58 millions de km de lui. Comme l'étoile KIC 05807616 est particulièrement chaude, avec une température de 27 400 °C en surface, la température sur ces deux planètes pourrait atteindre 7700 à 8700 °C dans l'hémisphère éclairé, encore un record ! Alors qu'il fait "seulement" 470 °C à la surface de Vénus, la planète la plus chaude de notre système solaire.
De quoi interpeler les astrophysiciens sur la nature de ces corps susceptibles de survivre à un tel enfer, si proches de leur étoile hôte. Explication la plus plausible : il s'agirait des restes d'anciennes planètes géantes gazeuses. Ces astres autrefois semblables à des “Jupiter” chauds devaient orbiter près de leur étoile brûlant encore de l'hydrogène dans son noyau. Arrivée en fin de vie, KIC 05807616 enfla pour devenir une géante rouge. Les planètes l'entourant auraient été immergées dans ses hautes couches et leur enveloppe se serait alors totalement évaporée. De cet épisode extrême ne restent aujourd'hui que les ruines du système planétaire : les planètes réduites à leur seul noyau dense, principalement constitué de fer et d'autres éléments lourds, et KIC 05807616, coeur d'hélium en fusion de l'ancienne géante rouge surmonté d'une mince couche d'hydrogène. En effet, pour former l'étoile actuelle, la géante rouge a dû éjecter la quasi totalité de son enveloppe par un mécanisme amplifiant la perte de masse, et les deux planètes découvertes autour de cette étoile pourraient avoir déclenché ce processus.
1- Des planètes plus petites ont déjà été détectées, mais autour de pulsars, des étoiles à neutrons qui sont les restes inertes de supernovae. Ces planètes se seraient formées après l'explosion de l'étoile à partir des matériaux éjectés dans l'explosion.
2 - Les noyaux solides d'anciennes planètes gazeuses évaporées sont appelés des planètes chthoniennes.
Source(s): "A compact system of small planets
around a former red-giant star". S. Charpinet, G. Fontaine,
P. Brassard, E.M. Green, V. Van Grootel, S.K. Randall, R. Silvotti,
A.S. Baran, R.H. Østensen, S.D. Kawaler, & J.H. Telting.
Nature, 2011 Dec. 22.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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La comète Lovejoy repérée depuis la Station spatiale: La comète Lovejoy est
visible près de l'horizon terrestre dans cette image de nuit photographiée
par l'astronaute Dan Burbank de la NASA, commandant l'Expedition 30, à
bord de la Station Spatiale Internationale le 21 Décembre 2011. D'autres
images de la comète Lovejoy vue depuis l'ISS : http://spaceflight1.nasa.gov/gallery/images/station/crew-30/inflight/ndxpage9.html
Le commandant de la Station a réalisé une vidéo de la comète C/2011 W3 (Lovejoy) se levant au-dessus de l'atmosphère terrestre.
La galaxie lointaine déborde d'étoiles
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Une des plus lointaines galaxies connues, appelée GN-108036, remonte à 750 millions d'années après le Big Bang qui a créé notre Univers. La lumière de la galaxie a mis 12,9 milliards d'années pour nous atteindre. GN-108036 a été découverte et confirmée grâce au télescope Subaru et à l'Observatoire W.M. Keck. Après la découverte de la galaxie, les astronomes ont examiné des observations dans l'infrarouge prises par les télescopes spatiaux Hubble et Spitzer.
Crédit : NASA, ESA, JPL-Caltech, STScI, and University of Tokyo
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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L'astronaute André Kuipers de l'ESA en route vers la
Station Spatiale Internationale : Après leur lancement depuis le
Cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan à 13h16 UTC aujourd'hui, l'astronaute
André Kuipers de l'ESA et les membres d'équipage Oleg Kononenko
et Don Pettit circulent autour de la Terre en 90 minutes à bord du vaisseau
spatial Souyz TMA-3M lorsqu'ils accomplissent leur trajet vers la Station Spatiale
Internationale.
Integral déchiffre la signature diffuse d'électrons
de rayons cosmiques : Des astronomes exploitant six années de valeur
de données de la mission Integral de l'ESA ont identifié les processus
individuels contribuant à l'émission interstellaire galactique
de grande énergie produite par des électrons de rayons cosmiques.
Le déchiffrement de chacun des différents mécanismes physiques
en jeu aux longueurs d'onde des rayons X durs aux rayons gamma représente
une étape cruciale vers une image de plus en plus détaillée
de la population de particules de grande énergie imprégnant la
Voie lactée.
Dawn obtient les premières images à basse altitude
de Vesta : Le vaisseau spatial Dawn a retourné les premières
images de l'astéroïde géant Vesta depuis son orbite de cartographie
en basse altitude. Les images, obtenues par une caméra de cadrage, montre
la surface parsemée de points et bosselée dans des détails
jamais vus auparavant, piquant la curiosité des scientifiques qui étudient
Vesta pour des indices sur l'histoire des débuts du Système solaire.
Découverte des premières planètes de la taille de la Terre
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Des astronomes utilisant la mission Kepler de la NASA ont détecté deux planètes de la taille de la Terre orbitant une étoile lointaine. Cette découverte marque une étape importante dans la chasse aux mondes extra-terrestres, puisque elle permet aux scientifiques de se rapprocher de leur objectif ultime de trouver une Terre jumelle.
"L'objectif de Kepler est de trouver des planètes de la taille de la Terre dans la zone habitable. Prouver l'existence d'exoplanètes de la taille de la Terre est une étape importante vers la réalisation de cet objectif", a déclaré François Fressin du Harvard-Smithsonian Center for Astrophysics (CfA).
Le papier décrivant la découverte sera publiée dans la revue Nature.
Crédit : NASA/JPL-Caltech/T. Pyle
Les deux planètes, surnommées Kepler-20e et 20f, sont les plus petites planètes trouvées à ce jour. Elles ont des diamètres de 11.100 km et 13.200 km - équivalent à 0,87 fois la Terre (légèrement plus petit que Vénus) et 1,03 fois la Terre . Ces mondes sont censés avoir des compositions rocheuses, de sorte que leur masse doit être inférieure à 1,7 et 3 fois celle de la Terre.
Les deux mondes tournent autour de Kepler-20 : une étoile de type G légèrement plus froide que le Soleil et située à 950 années-lumière de la Terre. (Il faudrait 36 millions d'années à la navette spatiale pour rejoindre Kepler-20.)
Kepler-20e orbite en 6,1 jours à une distance de 7,5 millions de kilomètres. Kepler-20f orbite en 19,6 jours à une distance de 16,5 millions de kilomètres. En raison de leurs orbites serrées, elles sont chauffées à des températures de 760 degrés Celsius et 425 degrés Celsius.
En plus de ces deux mondes de la taille de la Terre, le système Kepler-20 contient trois plus grosses planètes. Toutes les cinq ont des orbites plus proches que Mercure dans notre Système solaire.
Elles montrent également un arrangement imprévu. Dans notre système solaire les petits et rocheux mondes orbitent près du Soleil et les grandes géantes gazeuses orbitent plus loin. En revanche, les planètes de Kepler-20 sont organisées en alternance de taille : grande, petite, grosse, petite, grande.
"Nous avons été surpris de trouver ce système de planètes en alternance", a déclaré le co-auteur David Charbonneau du CFA. "C'est très différent de notre Système solaire."
Les trois plus grosses planètes sont désignées Kepler-20b, 20c, et 20d. Elles ont des diamètres de 24.140, 39.600, et 35.400 kilomètres et orbitent en 3,7, 10,9 et 77,6 jours, respectivement. Kepler-20b a 8,7 fois la masse de la Terre; Kepler-20c a une masse terrestre de 16,1 fois. Kepler-20d pèse moins de 20 fois la Terre.
Les planètes de Kepler-20 ne peuvent pas s'être formées à leur emplacement actuel. Au lieu de cela, elles doivent s'être formées plus loin de leur étoile et ont ensuite migré vers l'intérieur, probablement à travers les interactions avec le disque de matière à partir de laquelle elles se sont toutes formées. Cela a permis aux mondes de maintenir leur espacement régulier, malgré l'alternance des tailles.
Kepler identifie des "objets intéressants" en recherchant des étoiles qui baissent légèrement de luminosité, ce qui peut se produire lorsque une planète passe devant la face de l'étoile. Pour confirmer une planète en transit, les astronomes recherchent le vascillement de l'étoile lorsqu'elle est gravitationnellement attirée par son compagnon en orbite (une méthode dite de vitesse radiale).
Le signal de vitesse radiale pour des planètes pesant une à quelques masses terrestres est trop petit pour être détecter avec les technologies actuelles. Par conséquent, d'autres techniques doivent être utilisées pour valider qu'un objet d'intérêt est vraiment une planète.
Une variété de situations pourraient imiter l'atténuation d'une planète en transit. Par exemple, un système binaire d'étoiles en éclipse dont la lumière du système se mélange avec l'étoile Kepler-20 créerait un signal similaire. Pour éliminer de tels imposteurs, l'équipe a simulé des millions de scénarios possibles avec Blender - le logiciel personnalisé développé par Fressin et Willie Torres du CfA. Ils ont conclu que les chances sont fortement en faveur que Kepler-20e et de 20f soient des planètes.
Fressin et Torres ont également utilisé Blender pour confirmer l'existence de Kepler-22b, une planète dans la zone habitable de son étoile qui a été annoncée par la NASA au début du mois. Cependant, ce monde était beaucoup plus grand que la Terre.
"Ces nouvelles planètes sont beaucoup plus petites que n'importe quelle planète trouvée jusqu'à présent autour d'une étoile semblable au Soleil", a ajouté Fressin.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Des chercheurs du SwRI découvrent de nouvelles preuves
pour des molécules complexes à la surface de Pluton : Le nouveau
et hautement sensible COS (Cosmic Origins Spectrograph) à bord du télescope
spatial Hubble a découvert une forte absorption en longueur d'onde ultraviolette
à la surface de Pluton, fournissant une nouvelle preuve qui indique la
possibilité d'hydrocarbures complexes et/ou de molécules de nitrile
se tenant sur la surface, selon un papier récemment publié dans
Astronomical Journal par des chercheurs des Southwest Research Institute et
Nebraska Wesleyan University.
La comète Lovejoy a survécu à son passage au périhélie
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Les images transmises depuis ce matin par les instruments des satellites SOHO (Solar Heliophysics Observatory) ou SDO (Solar Dynamics Observatory) sont étonnantes ! Contrairement à toute attente, la comète C/2011 W3 (Lovejoy) a survécu à son passage au plus près du Soleil. Le reste de la queue d'avant le passage au périhélie est encore visible (à gauche du Soleil) mais complètement déconnectée de la comète, tandis que la comète est désormais visible de l'autre côté (à droite) de notre étoile avec une nouvelle amorce de queue.
Crédit : NASA/SOHO/LASCO C3
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Une galaxie fleurie de nouvelles étoiles
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Le télescope du VLT dédié aux sondages réalise une image grand champ de NGC 253
Le télescope du VLT dédié aux sondages (le VST), a saisi la beauté de la galaxie spirale NGC 253, une de nos proches voisines. Ce nouveau portrait est probablement l'image grand champ la plus détaillée jamais réalisée de cet objet et de ses environs. Cette image démontre que le VST, le tout dernier télescope de l'Observatoire de Paranal, fourni de larges vues du ciel tout en offrant des images d'une impressionnante netteté.
Crédit : ESO/INAF-VST
NGC 253 brille à environ onze millions et demi d'années-lumière de la Terre dans la constellation australe du Sculpteur. On l'appelle souvent simplement la Galaxie du Sculpteur bien qu'elle ait d'autres noms descriptifs comme la Pièce d'Argent ou la galaxie du Dollar en Argent. Il est assez facile de l'observer avec des jumelles, car c'est une des galaxies les plus brillantes dans le ciel après l'imposante galaxie voisine de la Voie Lactée, la galaxie d'Andromède.
Les astronomes ont remarqué une formation stellaire active généralisée dans NGC253 et l'ont de fait classée parmi les galaxies « starburst » [1], c'est-à-dire une galaxie à sursaut de formation d'étoiles. Les nombreux amas brillants éparpillés dans la galaxie sont des nurseries stellaires où de jeunes étoiles chaudes viennent juste de s'allumer. Le rayonnement émanant de ces « bébés » géants aux teintes bleues-blanches fait briller de manière éclatante les nuages d'hydrogène ionisé environnant (en vert sur cette image).
Cette galaxie spirale proche de la Terre a été découverte par l'Astronome germano-anglaise Caroline Herschel, sœur du célèbre astronome William Herschel, alors qu'elle cherchait des comètes, en 1783. Les Herschel auraient été enchantés par la netteté de cette image riche en détails de NGC 253 que peut fournir le VST.
Cette dernière image de NGC 253 a été prise au cours de la phase de vérification scientifique du VST – quand la performance scientifique du télescope est évaluée avant sa mise en service. Les données du VST ont été combinées avec des images infrarouges obtenues avec VISTA (eso0949) afin d'identifier les plus jeunes générations d'étoiles se trouvant dans NGC 253. Cette photo fait plus de 12 000 pixels de large. Les superbes conditions du ciel à l'Observatoire de Paranal de l'ESO, combinées avec cet excellent télescope optique, donnent des images d'étoiles très nettes sur l'ensemble du cliché.
Le VST est un télescope de 2,6 mètres dédié aux sondages grand champ du ciel avec un champ d'un degré – deux fois aussi large que la pleine Lune [2]. Le programme VST est une collaboration entre l'INAF–Osservatorio Astronomico di Capodimonte de Naple en Italie et l‘ESO (eso1119). La caméra de 268 mégapixels OmegaCAM située au cœur de ce télescope a été conçue pour cartographier le ciel à la fois rapidement et avec une très grande finesse d'image. Le VST est le plus grand télescope au monde conçu exclusivement pour sonder le ciel en lumière visible, complétant ainsi le télescope VISTA de l'ESO, dédié pour sa part aux sondages du ciel dans l'infrarouge, également installé à Paranal.
Zoomer dans cette nouvelle image ne permet pas seulement de faire une inspection très détaillée de la formation stellaire des bras spiraux de la galaxie, mais aussi de révéler une très riche fresque composée de galaxies bien plus distantes, derrière NGC253.
Notes [1] D'autres détails à propos de NGC253 ont été dévoilés par le très grand télescope de l'ESO (VLT) avec le télescope spatial NASA/ESA Hubble. En 2009, ces instruments ont montré que NGC 253 héberge en son centre un trou noir supermassif aux propriétés très semblables à celles du trou noir qui se cache au coeur de la Voie Lactée (voir le communiqué de presse eso0902).
[2] L'image présentée ici a été rognée et est légèrement plus petite que le champ complet du VST.
Plus d'informations L'ESO - l'Observatoire Européen Austral - est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 40 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel.
Liens
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Hubble nous sert un ange de neige pour les fêtes de fin d'année
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La région bipolaire de formation d'étoiles, appelée Sharpless 2-106, ou S106 pour faire court, ressemble à ange de neige céleste élancé. Les "ailes" allongées de la nébuleuse enregistrent l'empreinte contrastée de chaleur et de mouvement dans le contexte d'un milieu plus froid. Les lobes jumeaux de gaz super-chaud, en bleu brillant dans cette image, s'étendent à l'extérieur de l'étoile centrale. Ce gaz chaud crée les "ailes" de notre ange. Un anneau de poussières et de gaz orbitant autour de l'étoile agit comme une ceinture, sanglant la nébuleuse en expansion dans une forme de "sablier".
Crédit : NASA, ESA, and the Hubble Heritage Team (STScI/AURA)
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Le repas d'un trou noir bientôt servi
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Le VLT observe un nuage de gaz disloqué par un trou noir
Des astronomes utilisant le Très Grand Télescope (VLT) de l'ESO ont découvert un nuage de gaz de plusieurs masses terrestres accélérant rapidement à l'approche du trou noir situé au centre de la Voie Lactée. Il s'agit de la toute première observation de l'arrivée d'un tel nuage à proximité d'un trou noir supermassif. Les résultats seront publiés dans l'édition du 5 janvier 2012 du journal Nature.
Crédit : ESO/MPE/Marc Schartmann
C'est dans le cadre d'un programme de 20 ans s'appuyant sur les télescopes de l'ESO et dédié au suivi du mouvement d'étoiles autour du trou noir supermassif situé au centre de notre galaxie (eso0846) [1], qu'une équipe d'astronomes dirigée par Reinhard Genzel de l'Institut Max Planck dédié à la Physique Extraterrrestre (MPE), à Garching en Allemagne, a découvert un nouvel objet s'approchant rapidement du trou noir en question.
Au cours des sept dernières années, la vitesse de cet objet a quasiment doublé, atteignant près de 8 millions de km/h. Il se situe sur une orbite très allongée [2] et, à la mi 2013, s'approchera à 40 milliards de kilomètres seulement de « l'horizon des événements » du trou noir, soit environ 36 heures-lumière [3]. En termes astronomiques, il s'agit d'une rencontre très étroite avec un trou noir supermassif.
Cet objet est beaucoup plus froid que les étoiles environnantes (seulement 280 degrés Celsius), et principalement constitué d'hydrogène et d'hélium. Il s'agit d'un nuage poussiéreux de gaz ionisé, dont la masse avoisine les trois masses terrestres. Le nuage brille sous l'effet d'une forte radiation ultraviolette issue des étoiles chaudes environnantes qui peuplent le centre de la Voie Lactée.
La densité actuelle du nuage est beaucoup plus élevée que celle du gaz chaud environnant le trou noir. Mais, à mesure que le nuage se rapproche de l'ogre affamé, la pression externe augmente et va compresser ce nuage. En même temps, l'énorme attraction gravitationnelle du trou noir, dont la masse est quatre millions de fois supérieure à celle du Soleil, va entraîner l'accélération du mouvement du nuage dans sa direction et l'étirement du nuage le long de son orbite.
« Jusqu'à présent, la vision d'un astronaute étiré comme un spaghetti à l'approche d'un trou noir relevait de la seule science-fiction. Nous sommes en train de voir cette fiction devenir réalité pour ce qui concerne le nuage récemment découvert. Il ne va pas survivre à cette aventure », explique Stefan Gillesen (MPE), auteur principal de l'article.
Les bords du nuage sont déjà en train de se disloquer et le nuage devrait se briser complètement d'ici quelques années [4]. Les astronomes visualisent déjà des signes manifestes de l'augmentation de la fragmentation du nuage sur la période 2008 – 2011.
La matière devrait par ailleurs voir sa température augmenter à mesure que le nuage s'approchera du trou noir en 2013 et va probablement émettre des rayons X. L'environnement actuel du trou noir est relativement pauvre. Cet objet devrait donc constituer son principal repas dans les années à venir.
Le nuage semble s'être constitué à partir de jeunes étoiles massives situées à proximité directe, caractérisées par un taux de perte de masse élevé en raison de vents stellaires intenses. De telles étoiles éjectent leur gaz à grande distance. La collision de vents stellaires d'un système d'étoiles doubles en orbite autour du trou noir central a probablement conduit à la formation du nuage.
« Ces deux prochaines années s'annoncent passionnantes. Elles devraient nous fournir de précieuses informations concernant le mouvement de matière autour de ces étonnants objets massifs », conclut Reinhard Genzel.
Notes [1] Le trou noir situé au centre de la Voie Lactée a été baptisé Sgr A* (lire Sagittarius A étoile). Il s'agit du trou noir supermassif le plus proche de la Terre, et donc le meilleur objet pour mener une étude approfondie des trous noirs.
[2] Les observations ont été menées à l'aide de la caméra infrarouge d'optique adaptative NACO et du spectrographe infrarouge SINFONI, installés sur le Très Grand Télescope de l'ESO au Chili. Le centre de la Voie Lactée se situe derrière d'épais nuages de poussière qui diffusent et absorbent la lumière visible et doivent être observés dans le domaine infrarouge, là où les nuages sont plus transparents.
[3] Une heure-lumière est la distance que la lumière parcourt en une heure. Cela représente un peu plus que la distance qui sépare le Soleil de la planète Jupiter dans le Système solaire. A titre de comparaison, la distance entre le Soleil et l'étoile la plus proche est supérieure à 4 années-lumière. Le nuage passera à moins de dix fois la distance Soleil-Neptune du trou noir.
[4] Cet effet est bien connu en mécanique des fluides et peut être observé lorsque l'on verse du sirop dans un verre d'eau par exemple. Le mouvement du sirop vers le bas sera perturbé et la gouttelette éclatera – ce qui aura pour effet de diluer le sirop dans l'eau.
Plus d'informations Ces travaux de recherche ont fait l'objet d'un article intitulé « A gas cloud on its way towards the super-massive black hole in the Galactic Centre », par S. Gillessen et al., à paraître dans l'édition du 5 janvier 2012 du journal Nature.
L'équipe est constituée de S. Gillessen (Max-Planck-Institut für extraterrestrische Physik [MPE], Allemagne), R. Genzel (MPE; Department of Physics, University of California [UC], USA), T. Fritz (MPE, Allemagne), E. Quataert (Department of Astronomy, UC, USA), C. Alig (Universitätssternwarte der Ludwig-Maximilians-Universität [LMU], Allemagne), A. Burkert (MPE; LMU), J. Cuadra (Departamento de Astronomía y Astrofísica, Pontificia Universidad Católica de Chile, Chili), F. Eisenhauer (MPE), O. Pfuhl (MPE), K. Dodds-Eden (MPE), C. Gammie (Center for Theoretical Astrophysics, University of Illinois, USA), T. Ott (MPE).
L'ESO - l'Observatoire Européen Austral - est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 40 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel.
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Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Utilisation de nombreux instruments pour suivre une comète
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En 16 ans d'observations de données, le satellite SOHO (Solar Heliophysics Observatory) - une mission conjointe de l'ESA et de la NASA - a fait une revendication inattendue pour la gloire : l'observation de nouvelles comètes à un taux alarmant. SOHO a repéré plus de 2100 comètes, dont la plupart sont de ce qu'on appelle la famille de Kreutz, qui frôlent l'atmosphère solaire où habituellement elles s'évaporent complètement.
Mais le 02 Décembre 2011, la découverte d'une nouvelle comète de la famille de Kreutz a été annoncée. Cette comète a été trouvée à l'ancienne : depuis le sol. L'astronome australien Terry Lovejoy a repéré la comète, faisant de ceci la première fois qu'une comète Kreutz était trouvée grâce à un télescope basé au sol depuis les années 1970. La comète a reçu la désignation de C/2011 W3 (Lovejoy).
La découverte d'une comète avant qu'elle se déplace dans le champ de vision des télescopes spatiaux, donne aux scientifiques la possibilité de préparer les télescopes pour de meilleures observations. En effet, puisque la comète Lovejoy était visible depuis le sol, les scientifiques ont bon espoir que celle-ci pourrait être une comète exceptionnellement lumineuse, ce qui la rend d'autant plus facile à voir et à étudier. (Certaines comètes de Kreutz - comme Ikeya-Seki en 1965 - sont si brillantes qu'elles peuvent être vues à l'œil nu dans la journée, bien que ce soit extrêmement rare.)
La comète est entrée dans le champ de vision du satellite STEREO (Solar Terrestrial Relations Observatory) le lundi 12 Décembre. Elle devrait être visible dans celui de SOHO le mercredi 14 Décembre.
Crédit : NASA/STEREO/SECCHI HI-1B
Le suivant est Hinode, qui va faire des observations vers environ 22h00 UTC le 15 Décembre, lorsque la comète se dirige vers son point le plus proche du Soleil. Le télescope optique solaire Hinode va prendre des images en haute résolution de cette approche au plus près. Comme la comète traverse l'atmosphère du Soleil, la couronne, une augmentation de collisions de particules pourraient produire des rayons X, aussi Hinode peut également capturer des images de rayons X de la comète.
La comète passera probablement à quelques 140.000 km du Soleil, et disparaîtra derrière la limbe nord-ouest du Soleil peu après qu'elle soit vue par Hinode.
Il semble peu probable toutefois que la comète survive à son passage au périhélie.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Les collaborations ATLAS et CMS présentent l'avancement
de leur recherche du Higgs : À l'occasion d'un séminaire qui
s'est tenu aujourd'hui au CERN, les collaborations ATLAS et CMS ont présenté
l'avancement de leur recherche du boson de Higgs du Modèle standard.
Leurs résultats s'appuient sur l'analyse d'un volume de données
beaucoup plus grand que les résultats présentés lors des
conférences d'été. Cette accumulation de données
permet de marquer un progrès sensible dans la quête du boson de
Higgs, mais ne suffit pas pour trancher sur l'existence ou la non-existence
de cette insaisissable particule. La principale conclusion est que, si le boson
de Higgs du Modèle standard existe, le plus probable est que sa masse
est circonscrite par l'expérience ATLAS dans le créneau 116-130
GeV et par l'expérience CMS dans le créneau 115-127 GeV. Les deux
collaborations ont trouvé des indices prometteurs dans cette gamme de
masses, mais ceux-ci ne sont pas encore assez solides pour qu'il soit possible
de parler de découverte.
Voir tourner le cœur des étoiles : En étudiant
les vibrations des étoiles, une équipe internationale, qui inclut
des chercheurs de l'AIM (CEA-Irfu , CNRS, Université Paris Diderot) et
du LESIA (Observatoire de Paris, CNRS, UPMC, Université Paris Diderot),
a pour la première fois observé le phénomène de
rotation du cœur des géantes rouges et montré que leur noyau tournait
10 fois plus vite que leur enveloppe. Grâce à l'astérosismologie
et aux données fournies par le satellite Kepler, les chercheurs ont mesuré
les vitesses de rotation de trois de ces étoiles en fin de vie. A terme,
les astrophysiciens espèrent analyser plus de 15 000 géantes rouges
observées par Kepler et mieux décrire le subtil mécanisme
de rotation du cœur également à l'œuvre dans le Soleil. Les résultats
sont publiés dans la revue Nature du 7 décembre 2011.
Une étoile vampire révèle ses secrets
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Des astronomes ont obtenu la meilleure image jamais réalisée d'une étoile qui a perdu la majorité de sa matière au profit d'un compagnon stellaire « vampire ». En combinant la lumière captée par quatre télescopes de l'Observatoire de Paranal de l'ES0, ils ont créé un télescope virtuel de 130 mètres de diamètre avec une « vue » 50 fois plus perçante que celle du télescope spatial NASA/ESA Hubble. De manière surprenante, les nouveaux résultats montrent que le transfert de masse d'une étoile à l'autre dans ce système double est plus doux que prévu.
Crédit : ESO/PIONIER/IPAG
« Nous pouvons aujourd'hui combiner la lumière de quatre télescopes du VLT et créer des images extrêmement précises beaucoup plus rapidement qu'auparavant, » explique Nicolas Blind (IPAG, Grenoble, France), qui est l'auteur principal de l'article présentant ces résultats. « Les images sont tellement précises que nous pouvons non seulement voir les étoiles se tournant autour l'une de l'autre, mais aussi mesurer la taille de la plus grosse des deux étoiles. »
Les astronomes ont observé [1] le système peu commun SS Leporis dans la constellation du Lièvre, qui contient deux étoiles qui se tournent l'une autour de l'autre en 260 jours. La distance qui sépare ces deux étoiles est seulement un peu plus grande que la distance entre la Terre et le Soleil, alors que la plus grande et la plus froide des deux étoiles s'étend sur un quart de cette distance – ce qui correspond environ à l'orbite de Mercure. Du fait de cette proximité, l'étoile chaude de ce système a déjà cannibalisé prês de la moitié de la masse de la plus grande étoile.
«Nous savions que cette étoile double était peu commune et que de la matière s'écoulait d'une étoile sur l'autre », précise Henri Boffin de l'ESO, coauteur de cet article. « Toutefois, ce que nous avons trouvé c'est que la manière dont se déroule très probablement le transfert de masse est totalement différente des modèles précédents décrivant ce processus. »
Les nouvelles observations sont suffisamment précises pour montrer que l'étoile géante est plus petite que ce que l'on pensait précédemment, rendant le processus par lequel la géante rouge déverse de la matière sur sa compagne stellaire beaucoup plus difficile à expliquer. Les astronomes pensent à présent que plutôt que de s'écouler d'une étoile vers l'autre, la matière doit être expulsée de l'étoile géante sous forme de vent stellaire et capturée par le compagnon le plus chaud de ce système.
« Ces observations ont mis en évidence la nouvelle capacité de l'interféromètre du VLT (le VLTI) à réaliser des images. Elles ouvrent la voie pour de nombreuses et fascinantes études à venir sur les étoiles doubles en interaction, » conclut Jean-Philippe Berger, un des coauteurs.
Notes [1] Les images ont été réalisées à partir d'observations effectuées avec l'interféromètre du très grand télescope (VLTI) à l'Observatoire de Paranal de l'ESO en utilisant les quatre Télescopes Auxiliaires de 1,8 mètre afin de faire converger la lumière vers un nouvel instrument appelé PIONIER (voir ann11021).
PIONIER, développé au LAOG/IPAG à Grenoble, en France, est un instrument visiteur à l'Observatoire de Paranal. PIONIER est financé par l'Université Joseph Fourier, IPAG, INSU-CNRS (ASHRA-PNPS-PNP) ANR 2G-VLTI ANR Exozodi. L'IPAG fait partie de l'Observatoire de Grenoble (OSUG).
Les ingénieurs du VLTI doivent contrôler la distance parcourue par la lumière depuis les télescopes séparés par de grandes distances avec une précision d'environ un centième de l'épaisseur d'un cheveu humain. Une fois que la lumière a atteint PIONIER, elle est alors acheminée vers le cœur de l'instrument : un remarquable circuit optique, plus petit qu'une carte de crédit, qui conduit pour finir les flux lumineux provenant des quatre télescopes en même temps de manière très précise afin qu'ils puissent interférer entre eux. Le pouvoir de résolution qui résulte de ce réseau de télescopes a la précision, non pas des Télescopes Auxiliaires de 1,8 mètre individuel, mais d'un télescope virtuel bien plus grand d'environ 130 mètres de diamètre, dont la seule limite est en fait l'éloignement possible entre les télescopes.
La résolution du télescope spatial NASA/ESA Hubble est approximativement de 50 milliarcsecondes alors que la résolution accessible avec le VLTI est d'environ une milliarcseconde – ce qui correspond à la taille apparente d'un astronaute à la surface de la Lune, vu depuis la Terre.
Plus d'informations Cette recherche est présentée dans un article intitulé, “An incisive look at the symbiotic star SS Leporis — Milli-arcsecond imaging with PIONIER/VLTI”, par N. Blind et al. publié dans la revue Astronomy & Astrophysics.
L'équipe est composée de Nicolas Blind (UJF-Grenoble 1/CNRS-INSU, Institut de Planétologie et d'Astrophysique de Grenoble, France [IPAG]), Henri Boffin (ESO, Chili), Jean-Philippe Berger (ESO, Chili), Jean-Baptiste Le Bouquin (IPAG, France), Antoine Mérand (ESO, Chili), Bernard Lazareff (IPAG, France), and Gérard Zins (IPAG, France).
L'ESO - l'Observatoire Européen Austral - est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 40 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - L'article scientifique dans Astronomy & Astrophysics
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Hubble décroche 10.000 papiers de science : Le télescope
spatial Hubble a franchi une autre étape dans ses 21 années d'exploration
: le 10.000ème papier de science en référence a été
publié. Cela fait de Hubble l'un des projets astronomiques les plus prolifiques
dans l'histoire.
Voyager 1 et 2 : La première détection de l'émission
ultraviolette de l'hydrogène dans notre galaxie, la Voie lactée.
Lancées en 1977, les sondes Voyager 1 et 2 de la NASA sortent du Système
solaire et pénètrent dans le gaz ambiant de notre galaxie. À
plus de quinze milliards de kilomètres de la Terre, elles continuent
de transmettre des données inédites. Une équipe internationale,
dirigée par Rosine Lallement de l'Observatoire de Paris, et incluant
des chercheurs du CNRS et de l'Institut Pierre-Simon Laplace, obtient ainsi
un résultat de premier plan : la détection de l'émission
ultraviolette des atomes d'hydrogène de la Galaxie. Cette découverte
est publiée en ligne le 1er décembre par la revue Science.
Voyager rencontre une nouvelle région à la lisière
du Système solaire : Le vaisseau spatial Voyager 1 est entré
dans une nouvelle région entre notre Système solaire et l'espace
interstellaire. Les données obtenues par Voyager au cours de la dernière
année révèlent que cette nouvelle région est une
sorte de purgatoire cosmique. A l'intérieur, le vent de particules chargées
s'écoulant de notre Soleil s'est calmé, le champ magnétique
de notre Système solaire s'est accumulé, et des particules de
plus haute énergie de l'intérieur de notre Système solaire
semblent se répandre dans l'espace interstellaire.
Kepler confirme sa première planète dans la zone
habitable : La mission Kepler de la NASA a confirmé sa première
planète dans la "zone habitable", la région autour d'une
étoile où l'eau liquide pourrait exister sur la surface d'une
planète. Kepler a aussi découvert plus de 1.000 candidates nouvelles
planètes, doublant presque son nombre de connues auparavant. Dix de ces
candidates sont proches de la taille de la Terre et orbitent dans la zone habitable
de leur étoile hôte. Les candidates nécessitent des observations
de suivi afin de vérifier qu'elles sont de réelles planètes.
Le VLT découvre l'étoile à la plus grande vitesse de rotation
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Le très grand télescope de l'ESO, le VLT, a découvert l'étoile à la plus grande vitesse de rotation jamais observée. Cette jeune et lumineuse étoile massive se trouve dans la galaxie voisine de la nôtre, le Grand Nuage de Magellan, à environ 160 000 années-lumière de la Terre. Les astronomes pensent qu'elle a dû avoir un passé violent. Elle aurait été éjectée d'un système d'étoiles double par l'explosion de sa compagne.
Crédit : ESO/M.-R. Cioni/VISTA Magellanic Cloud survey. Acknowledgment: Cambridge Astronomical Survey Unit
Une équipe internationale d‘astronomes a utilisé le très grand télescope de l'ESO à l'Observatoire de Paranal au Chili, afin de réaliser un relevé des étoiles les plus massives et les plus lumineuses de la nébuleuse de la Tarentule (eso1117), dans le Grand Nuage de Magellan. Parmi les nombreuses étoiles très lumineuses de cette nurserie stellaire, l'équipe en a repéré une, appelée VFTS 102 [1], en rotation à plus de deux millions de kilomètres par heure – soit plus de trois cents fois la vitesse de rotation du Soleil [2] et très proche du point auquel elle devrait être déchiquetée du fait de la force centrifuge. VFTS 102 est l'étoile à la vitesse de rotation la plus rapide connue à ce jour [3].
Les astronomes ont également découvert que cette étoile, qui est environ 25 fois plus massive que le Soleil et cent mille fois plus lumineuse, est en mouvement dans l'espace avec une vitesse sensiblement différente de celle des ses voisines [4].
« La remarquable vitesse de rotation et le mouvement peu commun comparés aux étoiles environnantes nous ont conduits à nous demander si cette étoile n'avait pas eu un passé inhabituel. Nous avions des doutes, » explique Philip Dufton (Queen's University Belfast, Irlande du Nord, Royaume-Uni), premier auteur de l'article présentant ces résultats.
Cette différence de vitesse pourrait impliquer que VFTS 102 est une étoile dite en fuite - une étoile qui a été éjectée d'un système d'étoiles double après l'explosion en supernova de sa compagne. Cette hypothèse est confortée par deux autres indices : la présence, aux alentours, d'un pulsar et des restes de supernova qui y sont associés [5].
Cette équipe a imaginé un passé possible pour cette étoile très peu commune. Elle aurait pu commencer sa vie comme l'un des éléments d'un système d'étoiles double. Si les deux étoiles étaient proches, le gaz provenant de sa compagne aurait pu se déverser sur elle et dans le processus cette étoile se serait mise à tourner de plus en plus vite. Ceci expliquerait l'un des faits inhabituels, à savoir pourquoi cette étoile à une vitesse de rotation si rapide. Après une relativement brève période de vie d'environ dix millions d'années, sa massive compagne aurait explosé en supernova – ce qui pourrait expliquer le nuage de gaz caractéristique des restes de supernova découvert à proximité. L'explosion aurait également conduit à l'éjection de l'étoile et pourrait expliquer la troisième anomalie – la différence entre sa vitesse et celle d'autres étoiles de la région. Quand elle s'est effondrée sur elle-même, sa compagne massive serait devenue le pulsar que l'on observe aujourd'hui, apportant ainsi une solution complète au puzzle.
Bien que les astronomes ne puissent pas être certains que c'est exactement ce qui c'est passé, Philip Dufton conclut « C'est une histoire captivante, car elle explique chacun des phénomènes inhabituels que nous avons observés. Cette étoile nous montre probablement un aspect inattendu de la courte, mais spectaculaire, vie des étoiles les plus massives. »
Notes [1] Le nom VFTS102 fait référence au relevé appelé « VLT-FLAMES Tarantula Survey » qui utilise l'instrument FLAMES pour « Fibre Large Array Multi Element Spectrograph » sur le très grand télescope de l'ESO.
[2] Un avion voyageant à cette vitesse mettrait environ une minute pour faire le tour de la Terre à l'équateur.
[3] Certaines étoiles terminent leur vie en objets compacts tels que des pulsars (voir note [5]), qui peuvent tourner beaucoup plus rapidement que VFTS 102, mais ils sont bien plus petits et plus denses et ne brillent pas du fait de réactions thermonucléaires comme les étoiles normales.
[4] VTFS 102 se déplace à environ 228 kilomètres par seconde, vitesse inférieure d'environ 40 kilomètres par secondes à celle des étoiles semblables de la région.
[5] Les pulsars sont le résultat des supernovae. Le cœur de l‘étoile s'effondre pour atteindre une taille très petite créant une étoile à neutron qui tourne très rapidement et qui émet de puissants jets de radiations. Ces jets produisent une « pulsation » régulière quand on les observe depuis la Terre, du fait que l'étoile tourne autour de son axe de rotation. Le reste de supernova associé est un nuage caractéristique de gaz expulsé par l'onde de choc résultant de l'effondrement de l'étoile en étoile à neutrons.
Plus d'informations Cette recherche a été présentée dans un article publié dans Astrophysical Journal Letters, “The VLT-FLAMES Tarantula Survey: The fastest rotating O-type star and shortest period LMC pulsar — remnants of a supernova disrupted binary?”, par Philip L. Dufton et al.
L'équipe est composée de P.L. Dufton (Astrophysics Research Centre, Queen's University Belfast (ARC/QUB), Royaume Uni), P.R. Dunstall (ARC/QUB, Royaume Uni), C.J. Evans (UK Astronomy Technology Centre, Royal Observatory Edinburgh (ROE), Royaume Uni), I. Brott (University of Vienna, Department of Astronomy, Autriche), M. Cantiello (Argelander Institut fur Astronomie der Universitat Bonn, Allemagne, Kavli Institute for Theoretical Physics, University of California, USA), A. de Koter (Astronomical Institute ‘Anton Pannekoek', University of Amsterdam, Pays-Bas), S.E. de Mink (Space Telescope Science Institute, USA), M. Fraser (ARC/QUB, Royaume Uni), V. Henault-Brunet (Scottish Universities Physics Alliance (SUPA), Institute for Astronomy, University of Edinburgh, ROE, Royaume Uni), I.D. Howarth (Department of Physics & Astronomy, University College London, Royaume Uni), N. Langer (Argelander Institut fur Astronomie der Universitat Bonn, Allemagne), D.J. Lennon (ESA, Space Telescope Science Institute, USA), N. Markova (Institute of Astronomy with NAO, Bulgarie), H. Sana (Astronomical Institute ‘Anton Pannekoek', University of Amsterdam, Pays-Bas), W.D. Taylor (SUPA, Institute for Astronomy, University of Edinburgh, ROE, Royaume Uni).
L'ESO - l'Observatoire Européen Austral - est la première organisation intergouvernementale pour l'astronomie en Europe et l'observatoire astronomique le plus productif au monde. L'ESO est soutenu par 15 pays : l'Allemagne, l'Autriche, la Belgique, le Brésil, le Danemark, l'Espagne, la Finlande, la France, l'Italie, les Pays-Bas, le Portugal, la République Tchèque, le Royaume-Uni, la Suède et la Suisse. L'ESO conduit d'ambitieux programmes pour la conception, la construction et la gestion de puissants équipements pour l'astronomie au sol qui permettent aux astronomes de faire d'importantes découvertes scientifiques. L'ESO joue également un rôle de leader dans la promotion et l'organisation de la coopération dans le domaine de la recherche en astronomie. L'ESO gère trois sites d'observation uniques, de classe internationale, au Chili : La Silla, Paranal et Chajnantor. À Paranal, l'ESO exploite le VLT « Very Large Telescope », l'observatoire astronomique observant dans le visible le plus avancé au monde et deux télescopes dédiés aux grands sondages. VISTA fonctionne dans l'infrarouge. C'est le plus grand télescope pour les grands sondages. Et, le VLT Survey Telescope est le plus grand télescope conçu exclusivement pour sonder le ciel dans la lumière visible. L'ESO est le partenaire européen d'ALMA, un télescope astronomique révolutionnaire. ALMA est le plus grand projet astronomique en cours de réalisation. L'ESO est actuellement en train de programmer la réalisation d'un télescope européen géant (E-ELT pour European Extremely Large Telescope) de la classe des 40 mètres qui observera dans le visible et le proche infrarouge. L'E-ELT sera « l'œil le plus grand au monde tourné vers le ciel ».
Liens - L'article de référence : “The VLT-FLAMES Tarantula Survey I. Introduction and observational overview” - Photos du très grand télescope de ESO
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Comète C/2011 W3 (Lovejoy)
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L'astronome amateur australien Terry Lovejoy (Thornlands) a découvert une nouvelle comète le 27 Novembre 2011. Après publication sur la page NEOCP du Minor Planet Center, la nature cométaire de l'objet a été confirmée par A. C. Gilmore et P. M. Kilmartin (Mount John Observatory, Lake Tekapo), A. Chapman (Observatorio Cruz del Sur, San Justo), C. Ambrosioni Prosen (Observatorio Los Campitos, Canuelas), R. Holmes, T. Linder et V. Hoette (Cerro Tololo), J. Drummond (Possum Observatory, Gisborne), et T. Lister (via Siding Spring-Faulkes Telescope South).
Les éléments orbitaux préliminaires de la comète C/2011 W3 (Lovejoy) indiquent un passage au périhélie le 16 Décembre 2011 à une distance d'environ 0,0058936 UA du Soleil. Cette nouvelle comète semble être une comète rasante du groupe de Kreutz, et de ce fait, la distance au périhélie est donnée comme étant juste au-dessus de la surface du Soleil.
Du fait de sa très grande proximité au Soleil, la comète pourrait devenir très brillante dans les semaines à venir. Elle est actuellement de magnitude 12-13. Actuellement à une élongation solaire d'environ 40 degrés, elle devrait être visible dans le champ du coronographe du satellite SOHO dans les jours entourant son passage au périhélie, et restera par la suite un objet de l'hémisphère sud. Toutefois, il semble peu probable que la comète survive à son passage au périhélie.
Les observations supplémentaires indiquent un passage au périhélie le 16 Décembre 2011 à une distance d'environ 0,0055068 UA du Soleil.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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Montagnes et glace ensevelie sur Mars
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De nouvelles images de Mars Express montrent la chaîne de montagnes Phlegra Montes, dans une région où le sondage par radar indique que d'importants volumes de glace d'eau se cachent dessous. Cela pourrait être une source d'eau pour de futurs astronautes.
Crédit : ESA/DLR/FU Berlin (G. Neukum)
Phlegra Montes est une chaîne de montagnes légèrement incurvées et de crêtes sur Mars. Elle s'étend de la partie nord de la province volcanique Elysium aux plaines du nord, s'étendant aux latitudes d'environ 30° Nord à 50° Nord.
Les montagnes elles-mêmes ne sont probablement pas d'origine volcanique, mais ont été soulevées par les forces tectoniques anciennes qui ont pressé ensemble différentes régions de la surface.
De nouvelles images de la caméra stéréo haute résolution sur l'orbiteur Mars Express de l'ESA permet une inspection plus approfondie et montre que pratiquement toute la montagne est entourée par des «tabliers de débris lobés» - des courbes caractéristiques généralement observées autour des plateaux et des montagnes à ces latitudes.
Des études antérieures ont montré que ce matériel semble avoir descendu les pentes des montagnes au fil du temps, et ressemble aux débris trouvés couvrant les glaciers ici sur Terre.
La suggestion est alors qu'il peut y avoir des glaciers enterrés juste en dessous de la surface dans cette région.
Cette interprétation est corroborée par le radar sur Mars Reconnaissance Orbiter regardant sous la surface martienne.
Le radar montre que les tabliers de débris lobés sont en effet fortement associés à la présence de glace d'eau, peut-être à seulement 20 mètres de profondeur.
Une autre preuve de glaciation relativement récente peut être vue à l'intérieur des cratères d'impact dans la région. Des séries de crêtes sont supposées s'être développé quand les anciens cratères se sont remplis de neige. Au fil du temps, la neige s'est compactée pour former des glaciers qui ont ensuite sculpté les planchers des cratères.
Il y a encore plus de motifs d'écoulement glaciaire visibles dans la vallée au centre de l'image.
On pense que des glaciers de mi-latitude se sont développés à différents moments au cours des dernières centaines de millions d'années, lorsque l'axe polaire de Mars était significativement différent d'aujourd'hui, conduisant à des conditions climatiques complètement différentes.
Tout ceci indique de la glace d'eau abondante juste en dessous de la surface de Phlegra Montes. Si cela s'avère vrai, ces champs de glace pourraient fournir aux futurs astronautes une source d'eau sur la planète rouge.
Gilbert Javaux - PGJ-Astronomie
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